grand-père

Invraissemblable ! Et pourtant...

Trois générations séparent un enfant de ses arrière-grands-parents. Par exemple : le nouveau-né (qui entame la quatrième génération) a un père de 25 ans, un grand-père de 50 ans et un arrière-grand-père de 75 ans.

Ici, une génération est égale à ± 25 ans. Cela est théorique bien sûr ! Il n’est pas rare qu’au détour d’un article de journal on découvre une photo où l’on peut voir réunies les quatre générations d’une même famille.

Disqui là, ça va ! (Jusque là, ça va!)

Exceptionnellement, cinq générations pourraient coexister. Toujours de manière théorique, supposons qu’une génération équivaudrait à 20 ans : l’arrière-arrière-grand-père du nouveau-né aurait 100 ans.

Cwand minme råre, èdon ? (Quand même rare, n’est-ce pas?)

Que les non-matheux arrêtent de lire ici, car la suite devient quelque peu plus complexe et plus improbable.

Dji n’a nin idèye di m’ diner dè må d’tièsse. (Je n’ai pas envie de me casser la tête)

Et si les écarts générationnels successifs équivalaient (en théorie) à une durée de 47 ans, le nouveau-né aurait un père de 47 ans, un grand-père de 94-95 ans et un arrière-grand-père de ??? Mais n’allons pas plus loin.

Rastrind, sés-s ! (N’exagère pas, sais-tu!)

Partant de ce cas de figure et sachant que je suis âgé de 71 ans, en quelle année est né mon arrière grand père ???

Trop målåhèye ! (Trop difficile!)

Rappelons-nous le début du présent article: «Trois générations séparent un enfant de ses arrière-grands-parents».

Èt qwè ? Vos d’nez vosse linwe å tchèt ? (Eh quoi? Vous donnez votre langue au chat ?)

Particularité de l’arbre généalogiquede ma famille:

Mon arrière-grand-père paternel, Jean-Gilles Bartholomé, est né en 1800. Il s’est marié en 1858 (soit à l’âge de 58) avec Anne-Marie Lacroix encore mineure(âgée de 20 ans). Ma grand-mère, seule fille de la famille comptant 4 garçons, est née en 1871. (Soit une génération de 71 ans).

Vos comprindez asteûre ? (Vous comprenez maintenant ?)

Mon père est né en 1906 et moi en 1942.

Je peux donc dire aujourd’hui, qu’il y a 213 ans que naissait mon arrière- grand-père.

Çouchal n’èst nin vrêye, sûrmint ! (Ceci n’est pas vrai, sûrement !)

Agé d’à peine 15 ans, il a été réquisitionné à Waterloo pour ramasser les morts après le carnage.

Mi vîl matante s’èsclama : « Bon Dju !... Bin, bin, bin !... » (Ma vieille tante se serait exclamée : « Bon Dju !... Bin, bin, bin !... »)

C’est bien beau tout cela, mais comment être sûr d’en être l’arrière-petit-fils ?

Quand je suis né, ma grand-mère (sa fille), penchée sur mon berceau, s’est exclamée : « C’est tout à fait papa ! »

Çoulà n’vout rin dîre. (Cela ne veut rien dire).

Mon arrière-grand-père avait une petite particularité physique (peu visible) qu’il a transmise à sa fille, à mon père et à moi... Et moi, même à... , Mais restons-en là, et que ceci reste entre nous.

Inte di nos-ôtes seûye-t-i dit, c’èst cwant minme ine proûve ! (Entre nous, c’est quand même une preuve !)

Malgré son âge « avancé », le fermier (qu’il était) a élevé tous ses enfants jusqu’à leur majorité et est décédé en 1890.

Information moins précise : il aurait été maquignon pour les comtes de Warfusée.

Sur la photo ci-jointe, on peut voir mon arrière-grand-père peu de temps avant sa mort; l’original de son contrat de mariage ainsi qu’une canne de maquignon.

Parèt’reût qu’i m’ ravise. (Certains prétendent qu’il me ressemble... Qu’en pensez-vous?)

J. Andrien

print Paru dans le n° 447 de urlBlegny Initiatives de novembre 2013

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