Ouvre-bocal

Tasses particulières

Tout petit, j’avais déjà de la moustache!

Assoiffé, ma tête disparaissait derrière le grand bol que je tenais de mes deux petites mains, puis après un certain temps d’apnée, je poussais un «aaahhh» de délectation...

Quand je reposais ensuite le bol sur la table, cela provoquait aussitôt des éclats de rire de toute la tablée... Ma lèvre supérieure était garnie d’une large moustache en guidon. J’avais beau me pourlécher les babines, les traces de chocolat dépassaient largement le balayage de ma langue.

J’éprouvais de la gêne néanmoins empreinte de gaieté tant l’atmosphère était joyeuse.

Ah, si j’avais eu une tasse anti moustache !

Lors des rétrospectives de la grande guerre, on a pu constater que le port de la moustache était fréquent chez la plupart des hommes et a fortiori des soldats. C’était la mode au début du siècle !

Si le futur Führer en portait une, c’est parce que cela faisait fureur à l’époque !

La moustache est alors une preuve de masculinité, de virilité, et même d’autorité.

Les gendarmes étaient recrutés parmi les hommes moustachus de grande taille; coiffé de leur haut képi, ils en imposaient. On en avait peur !

Mais parfois, le volume de la moustache avait ses inconvénients dont celui de n’être pas pratique pour boire cer taines boissons.

Je pense par exemple à un café crème ; ainsi, force est de constater que la mousse tache la moustache.

Pour pallier cet inconvénient, la tasse pour moustachu se trouve parfaitement adaptée. (voir photo)

On peut facilement constater que la tasse pour moustachu n’est pas réversible et qu’elle ne peut pas être utilisée indistinctement d’une main à l’autre ...

Les tasses pour gaucher sont rares; j’en ai cherché vainement. Laurence, ma bru bien aimée, attentive à mes souhaits, en avait fabriqué une, de très bonne facture, à l’atelier de céramique qu’elle fréquentait (photo). Elle me l’offrit à mon anniversaire... Quelle délicate attention !

Sur la photo, on peut également voir d’autres types de tasse : comme par exemple le « canard » (ici avec une tête de canard) utilisé par la personne elle-même ou par un tiers suivant que l’anse se trouve sur le côté ou dans le prolongement du bec verseur. Un autre type de tasse est « la rembleuse » pour aider les personnes souffrant de tremblements ou d’incoordination motrice, cette dernière munie de deux anses (communément appelées « oreilles » dans notre jargon local). La double préhension de la tasse permet une meilleure stabilité.

Le musée ne contient pas que des fourches

J. Andrien

print Paru dans le n° 457 de urlBlegny Initiatives d'octobre 2014

© Musée de la Fourche et de la Vie rurale - J. Andrien