L'épouilleuse
« Les poules ont des puces ». Ce constat allait engendrer une préoccupation nécessitant un traitement de toute urgence.
C'était le branle-bas de combat.
Premièrement, vider le poulailler de son mobilier : abreuvoirs, mangeoires, pon-doirs, perchoirs...
A la brosse en chiendent « renettoyer » avec insistance le plafond, les murs et le sol à l'eau de javel.
Pour cela il fallait utiliser de très vieux vêtements et bien se protéger la tête.
Ensuite, toujours avec la même protection, procéder au badigeonnage à la chaux collée afin d'éliminer les parasites et prévenir leur réapparition.
Le mobilier était alors gratté, puis lavé à l'eau chaude savonneuse avant de pouvoir reprendre sa place.
Je me souviens que, dans un coin sec du poulailler, mon grand-père plaçait alors un bac de cendres (de bois et/ou de charbon) finement tamisées. Cela allait permettre aux poules de s'y ébrouer de manière « aseptisée ».
Avant de réintégrer le « bercail », les poules étaient, une à une, saupoudrées de pyrèthre. (poudre à base d'extraits végétaux).
Après deux jours de collocation, les volailles allaient retrouver leur liberté.
Ce traitement était appliqué avant l'apparition du DDT, lequel, lors de sa commercialisation (peu après la guerre) a supplanté tous les moyens qui jusque là avaient été utilisés contre toutes les sortes de parasites. Le DDT a même été employé contre la pédiculose tant animale qu'humaine.
Plus tard, ce DDT (di-chlorodiphényltrichlo-roéthane) miracle sera crédité de trop de toxicité et interdit de commerce (+/- 1 970).
L'épouilleuse (photo) était (semble-t-il) utilisée antérieurement. Dans le premier compartiment, une ouverture est pratiquée sur la paroi avant, ce qui permet de sortir la tête de l'oiseau, laquelle sera dès lors maintenue à l'extérieur par une sorte de guillotine à deux battants réglables. Dans le compartiment postérieur, on brûlait une mèche soufrée. Lorsque le couvercle était rabattu, le plumage allait être gazé en profondeur. Après une quinzaine de minutes, l'animal était déparasité. Il fallait parfois procéder plusieurs fois à cette opération.
J. Andrien
Paru dans le n° 439 de Blegny Initiatives de février 2013